Colin et Morgane commencent leur enquète pour retrouver Lahire, le valet de coeur qui a mystérieusement disparu du jeu de cartes. Ils décident de vérifier s'il ne s'était pas égaré entre les pages d'un livre...
Morgane : Peut-être se sera-t-il égaré dans les pages d'un livre ? Cherchons.
Colin : Tiens, regarde, les contes de Perrault.
Il ouvre le livre et aussitôt la grand-mère du Chaperon Rouge apparaît.
Morgane : Heu ! Bonjour Madame, qui êtes-vous ?
La grand-mère Très pétillante mais étonnée de se trouver là : Et vous ?
Morgane : Nous sommes des détectives et nous...
La grand-mère : Alors vous vous êtes trompés de livre. Ici, il n'y a pas d'enquêtes, c'est un conte. Mais c'est bien, je vais pouvoir me détendre un peu avant de
reprendre mon travail. Savez-vous ce que je fais pour me détendre ?
Morgane et Colin : Non.
La grand-mère : Je chante et je danse, cela me permet d'entretenir la forme. J'en ai bien besoin pour le métier que je fais.
Morgane : Votre métier ?
La grand-mère : Ben oui, je suis : Grand-mère de Chaperon rouge. C'est pas un métier ça ? Il faut être là, présent, chaque fois que quelqu'un ouvre le livre, et
puis il faut toujours que je reste couchée dans ce lit à attendre le loup et à ne rien faire, moi qui suis si active, si pétulante. Et surtout il faut savoir dire son texte sans une erreur.
Colin : Le texte ?
La grand-mère : Ecoutez, vous êtes bien gentils mais laissez-moi profiter de ces quelques minutes de
liberté. Un, deux, trois, quatre...
Elle chante le
"Twist du petit pot de beurre"
Le loup Qui arrive à la fin de la chanson : Eh bien, où sommes-nous ici ?
Colin : Ah ! ah ! mon gaillard, tu es fait. Haut les mains. cette fois tu ne nous échapperas pas.
Il lui passe les menottes.
Le loup : Mais...
Colin : Oui, oui, nous cherchons Lahire, le valet de cœur qui a disparu. Cela ne peut être que le loup qui l'a avalé comme il en avale tant d'autres.
Morgane : Colin !
Le loup : Lahire ? Ce bretteur débraillé et sans fortune ?
La grand-mère : Mais, à la fin, qu'est-ce que c'est que cette histoire ? Laissez mon ami tranquille.
Colin : Votre ami ? Mais il va vous manger votre ami !
La grand-mère : Eh bien, il faut bien qu'il me mange !
Le loup : Mais ce n'est qu'un conte. C'est pour faire semblant. C'est comme dans une pièce de théâtre : l'assassin ne tue pas vraiment sa victime et le mort se
relève pour saluer le public.
Si je mange réellement la grand-mère, vous vous rendez compte, pour chaque lecteur, toutes les grand-mères qu'il faudrait utiliser. Et alors quelle indigestion de grand-mères.!
La grand-mère : Et ce valet, si vous avez lu notre histoire, vous savez bien qu'il n'y a jamais eu de valet de cœur ni de pique, ni d'autre chose.
Colin un peu démonté : Oui...Au fait, vous ne l'auriez pas vu par hasard, ne serait-ce qu'un instant ?
Le loup : Non. Maintenant, laissez-nous tranquilles. En attendant le lecteur, nous étions en pleine répétition et vous l'avez malencontreusement interrompue.
Détachez-moi...
soudain avec une voix méchante
Savez-vous que d'un coup de dent je peux vous croquer une oreille ?
Colin : Heu... excusez-moi Monsieur le loup... c'était une erreur judiciaire voilà : vous êtes libre.
Le loup à Morgane : Madame, j'ai l'honneur de vous saluer. Je vous jure que votre valet ne se trouve pas ici.
Morgane : Merci, Monsieur. Je prendrai des sanctions vis-à-vis de mon secrétaire.
Le loup : Ce n'est pas nécessaire.
La grand-mère : Messieurs-dames au revoir et désolée de n'avoir pas pu vous être utile.
Le loup : Allez, venez donc ma chère. Où en étions-nous ?
La grand-mère : Je crois que j'en étais à : "Oh, comme vous avez de grands bras !"
Le loup : Mais non, Mamie, ça, c'est une réplique du Chaperon rouge ! Nous en étions à : "Tire la chevillette".
La grand-mère : Ah, oui ! Je l'oublie toujours celle-là : "Tire la chevillette et la bobinette cherra..."
Ils sortent pendant que Morgane referme le livre.