Jean, Jeannot et Jeannette viennent de rencontrer le djinn, mais un djinn bien maladroit à qui il est difficile de faire confiance. Les deux premiers souhaits ont été gâchés par sa maladresse et pour le troisième et dernier souhait, il lui a été demandé de faire bien attention et de prendre du temps pour bien se concentrer... Pendant ce temps, les enfants décident de continuer à chercher du travail pour leurs parents...
Jeannot : Bon, ben, en attendant qu'est-ce qu'on fait ?
Jeannette : Allons chercher encore.
Rachid qui arrive en brandissant un journal : Voilà ! J'ai un journal de petites annonces. On va chercher.
Jeannot : Dis, Rachid, ton truc : "Baliverne, faribole...", ça a marché !
Rachid qui cherche dans le journal et n'écoute pas : Ah oui ?
Jeannot : Le djinn est venu !
Rachid : Tiens : "Cherche femme de ménage, à temps plein, bonne rémunération." On va téléphoner.
Jeannot : Tu as entendu ?
Rachid : Ben oui, "Le djinn est venu."
Jeannot : Eh bien ?
Rachid : Eh bien, on téléphone. Il entre dans la cabine.
Jeannot à son frère et à sa sœur : Pourquoi il ne m'écoute pas ?
Jean : Il ne te croit pas.
Rachid : Allô ! Bonjour madame, je téléphone pour la petite annonce...
Voix téléphone : Oui, alors je vous préviens tout de suite : Il faut que la personne attendue soit une femme...
Rachid : Ben, c'est une femme.
La voix : Qu'elle ait plus de trente ans.
Rachid aux autres : Quel âge elle a ?
Jeannette : Trente sept.
Rachid au téléphone : Elle a plus de trente ans.
La voix : Et moins de trente cinq ans...
Rachid : Ah !
La voix : ...qu'elle soit blonde, aux yeux bleus, qu'elle mesure entre 1 m 64 et 1 m 67 et pèse 57 kg. Qu'elle ait déjà travaillé 24 ans comme femme de ménage dans
au moins six maisons différentes, qu'elle n'ait jamais été syndiquée, qu'elle ait une réputation irréprochable...
Rachid raccroche.
Rachid : Ça ne marche pas. Cherchons autre chose.
Jeannette qui est en train de parcourir le journal : "Société S.A.R.L. cherche homme de confiance pour tous travaux d'entretien dans bureaux et
usine." Ça, ça conviendrait à Papa.
Jean : Vite, au téléphone !
Rachid après avoir consulté le numéro : Allô ! Je téléphone pour la petite annonce...
La voix : Oui, alors voici nos conditions : Il sera payé 150 euros par mois, moins évidemment les retenues d'usage : sécurité sociale, retraite... etc... soit 75
euros. Sur ce qui lui reste nous prélevons 70 euros pour les bonnes œuvres de notre entreprise et...
Rachid raccroche
Rachid : Oh, les vaches ! Il faudrait payer pour avoir du travail maintenant !
Il reprend le téléphone. Esclavagistes ! Il raccroche. Si t'as rien, comment tu fais pour acheter ta bouffe ? Il reprend le
téléphone. Affameurs ! Il raccroche. T'as plus qu'à crever ! Même jeu : Assassins !
Jeannette : Alors là, écoutez ce que j'ai trouvé : "Surmontez trois épreuves et devenez l'heureux propriétaire d'un objet merveilleux qui va résoudre tous les
problèmes de votre famille. Téléphoner au...etc...
Jean : Voilà ce qu'il nous faut !
Rachid : J'ai pas confiance.
Jeannot : Pourquoi ?
Rachid : Tu connais des objets qui peuvent résoudre tous les problèmes d'une famille toi ? Le manque de fric, le chômage, les maladies, les impôts,
l'école...?
Jeannette : On peut toujours téléphoner, on verra bien.
Rachid qui regarde dans le journal : Bon, en attendant, je cours à cette adresse où on s'occupe des demandeurs d'emploi. On ne sait jamais.
Il sort.
Jeannette au téléphone : Allô ? Je téléphone au sujet de la petite annonce... à propos de l'objet merveilleux...
La voix : Oui, oui, bien entendu. Pour obtenir cette merveille des merveilles, il vous faut surmonter trois épreuves.
Jeannette : Oui, nous savons.
La voix : C'est un grand jeu organisé par la lessive Zizanie, la lessive du linge sale en famille. Connaissez-vous la lessive Zizanie ?
Jeannette : Heu...
La voix : C'est la lessive au PKZ formule enrichie qui lui permet de s'infiltrer et de s'immiscer entre les fibres des tissus pour déloger les immondices et les
impuretés. C'est la lessive qui cherche des crosses à la crasse et qui fait des crasses à la crotte !
Jeannette : Oui... heu...
La voix : Bien ! Nous allons commencer. Mais avant, dites-nous pourquoi vous convoitez cet objet ?
Jeannette : Ben, c'est que nos parents sont au chômage et ils veulent nous envoyer chez la tante Belladone et...
La voix : Quoi ? Chez la tante Belladone ?
Jeannette : Oui !
La voix : Celle-là même qui... enfin, dont on dit que...
Jeannette : Oui, oui, celle-là !
La voix : Ben, dis-donc !
Jeannette : Alors, vous comprenez que...
La voix : Oui, je comprends, ne perdons pas de temps : Première épreuve : Il s'agit pour vous de détourner l'attention des gardes de la princesse endormie, la
princesse Roupillote, et ensuite d'arriver à la réveiller. Ce qui n'est pas une mince affaire.
Le téléphone est raccroché. Sur scène arrive un chariot tiré par deux gardes armés jusqu' aux dents. Sur le chariot est étendue la princesse Roupillote. Elle dort profondément. Les enfants se
cachent.
Garde 1 : Bien, nous allons bivouaquer ici. C'est un bon endroit.
Garde 2 : Oui, reposons-nous un peu. Mais surtout, ne dormons pas.
Garde 1 : Non, ne dormons pas !
Garde 2 : La princesse endormie a besoin de gardes réveillés.
Garde 1 : Absolument !
Garde 2 : Pour que personne ne puisse l'approcher.
Garde 1 : Tout à fait !
Garde 2 : Buvons !
Garde 1 : Buvons ce breuvage magique qui chasse le sommeil.
Garde 2 : Buvons !
Ils boivent du café. Ensuite, ils sont tout énervés et font des gestes brusques et saccadés.
Jean : Comment va-t-on faire pour les endormir ? On n'a même pas de quoi leur taper sur la tête !
Jeannot : Y' a qu'à leur chanter la berceuse de grand-mère. Elle est tellement efficace que je m'endors toujours avant la fin.
Jeannette : C'est une idée, essayons !
"Chanson : Berceuse".