Après avoir offert l'hospitalité aux sauvages qui sont venus se réfugier chez eux, ces messieurs et dames de la basse-cour ne comprennent pas pourquoi les humains qui sont si gentils avec eux, tuent et mangent leurs nouveaux amis. C'est alors que Monsieur Le Coq vient d'apprendre de la part de Bavasse la pie une chose horrible...
Monsieur Le Coq : Ecoutez, tous ! Ecoutez ce que je viens d'apprendre !
Monsieur Le Chat : Tiens, Monsieur le Coq est affolé comme le jour de l'éclipse.
Le Chien : Qu'y a-t-il ?
Monsieur Le Coq à la pie : Parle, toi. Dis-leur.
Bavasse : Je dis que moi, je sais des choses…
Le chien : Alors dis-nous !
Bavasse : Eh bien ! Vous, messieurs et dames de la basse-cour, vous serez aussi tous tués et mangés par les humains.
Les autres éclatent de rire.
Dame Poule : Celle-là, c'est la meilleure !
Mère l'Oie : Je ris, je ris ! Quelle boutade !
Madame Pintade : Elle est bien bonne ! Mangés par les humains !
Père Cochon : Sacré Bavasse ! Vous nous la baillez belle !
Bavasse : Moi, je sais ce que je dis. J'ai vu les recettes de cuisine dans un gros livre. Vous y êtes tous inscrits. Sauf le vieux chien et Monsieur le Chat. Ça, je
ne sais pas pourquoi.
Monsieur Le Coq : Moi aussi, je suis inscrit dans ce livre ?
Bavasse : Oui. Toi, ils te font cuire avec du vin.
Monsieur Le Coq : C'est dégueulasse !
Madame Canard : Monsieur Le Coq ! Quelle horreur !
Père Cochon à la pie : Allons, chère amie, c'est une galéjade !
Bavasse : Savez-vous ce qu'ils disent de vous, Père Cochon ? Dans le cochon tout est bon !
Père Cochon : Oh !
Mère l'Oie : Ce n'est pas possible ! Pas les Humains !
Bavasse : Et vous, Mère l'Oie, ainsi que vous, Madame Dinde, vous êtes destinées à finir toutes déplumées sur leur table pour les fêtes de fin d'année.
Madame Dinde : Qui ?
Madame Pintade : Vous !
Madame Dinde : Moi ? Toute déplumée ? Je défaille !
Mère l'Oie : Mais comment se peut-il que des êtres soient aussi meurtriers et sanguinaires envers nous ?
Monsieur Le Chat : Moi, je crois qu'ils sont sous l'influence de leurs dieux.
Madame canard : Quels dieux ? Ce sont eux nos dieux.
Monsieur Le Chat : Oui, mais eux aussi ont leurs dieux qui apparaissent dans une petite fenêtre qu'ils appellent : Télévision.
Le Chien : J'ai entendu parler de ça.
Monsieur Le Chat : Alors, vous les verriez devant cette télévision ! Ils sont comme ça, bouche ouverte. (Il fait une imitation) Ils doivent faire de
muettes prières. (Il les imite encore)
Père Cochon : Et ce serait là qu'ils apprendraient à nous occire et à nous dévorer ?
Monsieur Le Chat : Je le crois. J'ai vu la Grande Humaine noter des recettes de cuisine données par une déesse callipyge. Je l'ai vue aussi, rire ou pleurer devant
cette chose. Ils écoutent leurs dieux jusque très tard le soir. Les petits humains, eux, parfois sont directement branchés à la chose par des fils électriques qui leur font secouer les mains
comme ça. Il imite les enfants branchés sur la console de jeu.
Dame Poule : Pauvres petits poussins !
Monsieur Le Chat : J'ai vu le Grand Humain sauter de joie sur son fauteuil et crier : " On a gagné ! On a gagné ! "
Madame Pintade : Ça alors !
Père Cochon : Il faudrait supprimer cette chose terrible.
Monsieur Canard : Télévision…
Tous : Pas coin coin : Couac !
Dame poule : Ce n'est pas possible ! Bavasse, je ne vous crois pas. Les Humains nous nourrissent et ne peuvent donc pas…
Bavasse : S'ils vous nourrissent, c'est pour que vous soyez plus grasse et donc meilleure en bouche, chère madame ! Et puis, ne me croyez pas et bientôt nous aurons
à faire à une " Poule farcie aux petits légumes "…
Tous : Oh !
Bavasse : " Canard à l'orange "…
Tous : Oh !
Bavasse : " Dinde truffée accompagnée de petits marrons "…
Tous : Oh !
Bavasse : " Pintade rôtie sur canapé "…
Tous : Oh !
Bavasse : " Côtelettes de porc grillées sauce Robert ".
Tous : Oh !
Bavasse : Et j'en passe ! J'ai dis ce que j'avais à dire. Ciao !
Elle part, vexée. Puis se retourne avant de sortir.
Moi, je n'ai rien à craindre : je ne suis pas dans leur livre. Elle sort